Ned Smith fait partie de ces personnes qui ont décidé de mettre leur passion au cœur de leur métier, comme beaucoup de créapreneurs. Il jongle aujourd’hui entre photo, vidéo et dessin 3D chez Studio Ginto. Dans cette interview, on parle de son approche quant à la photo comme moyen de communication moderne, de son parcours, et de l’origine du nom de son studio. Bonne lecture !
- Quel est ton métier d’entrepreneur créatif ?
- Pourquoi as-tu choisi le nom Studio Ginto pour ton studio ?
- Qu'est-ce qui t'a mené vers la photographie ?
- Considères-tu la photo comme un moyen de communication moderne ?
- Utiliser l'intelligence artificielle dans la photographie te pose-t-il problème ?
- 4 conseils aux créapreneurs pour utiliser des moyens de communication en accord avec leur univers créatif :
Quel est ton métier d’entrepreneur créatif ?
Je suis directeur du Studio Ginto. C’est un studio créatif en photo, vidéo et dessin 3D pour les projets publicitaires, commerciaux et éditoriaux.
Je contribue naturellement à toutes ces activités, mais sur les projets plus complexes on est souvent plusieurs à travailler ensemble, et ça me plaît beaucoup.
J’ai lancé seul mon activité pro en tant que photographe et designer graphique, puis c’est devenu surtout de la photo.
Ainsi, au fil des années et des demandes j’ai commencé à m’intéresser à la vidéo. Je développe parallèlement le design 3D, c’est-à-dire la modélisation et rendu 3D dans un environnement numérique, car cela permet de répondre différemment à certaines demandes qui seraient complexes ou chères à réaliser “dans le monde réel”. Cela ouvre des portes créatives aussi, ce qui est plutôt cool !
Aujourd’hui j’ai la double casquette de créateur et directeur. L’idée, c’est que le studio devienne une référence dans la création, avec des projets menés en équipe en fonction des rôles et talents nécessaires au projet : assistants, opérateurs, figurants, coiffure/maquillage, direction artistique, rédaction… Il y aura toujours ma touche perso, mais je veux réunir du monde pour créer des choses bien au-delà de ce que je saurais faire seul.
Pourquoi as-tu choisi le nom Studio Ginto pour ton studio ?
« Parce que Rosbeef, c’est déjà pris ! »
Pour le clin d’œil à mes origines britanniques, et parce que j’aime les cocktails… Avant c’était Ned Smith Media. Là, c’est un nouveau départ, le nom du studio se devait d’être plus grand que mon propre nom.
Qu’est-ce qui t’a mené vers la photographie ?
J’ai eu un appareil photo très jeune.
Pour moi, la photo n’est pas arrivée en premier lieu comme moyen de communication. C’est une passion. J’ai regardé un docu d’alpinisme, qui s’appelle Meru… C’est ça qui m’a vraiment fait un déclic. Je venais de découvrir l’escalade et l’alpinisme. J’ai eu envie de me lancer dans la photo pro et de m’améliorer !
En parallèle j’ai fait des études en marketing.
Je me suis formé au niveau professionnel en photographie. C’est là où j’ai découvert le milieu marketing de la photo comme le packshot produit, le reportage d’entreprise ou le portrait.
J’ai pu allier mon parcours marketing et ma passion pour la photo !
Considères-tu la photo comme un moyen de communication moderne ?
Je pense que ce n’est pas forcément un moyen de communication moderne, plutôt éternel. En fonction des technologies, elle peut représenter plus ou moins un avantage.
A ses débuts, la photographie était le seul moyen d’avoir une image « réelle ». Aujourd’hui, c’est un moyen de communication pertinent car cela offre une authenticité et une crédibilité par rapport à ce que l’on propose. L’image réelle reste d’actualité et le restera toujours, même s’il y a aujourd’hui l’intelligence artificielle (IA). D’ailleurs, dans le monde de la photo, on utilise l’IA depuis longtemps.
Utiliser l’intelligence artificielle dans la photographie te pose-t-il problème ?
Non, ce n’est pas forcément un problème. Si cela facilite la réalisation d’une tâche monotone, c’est bien ! S’il bride ta créativité, non. Comme toutes les nouvelles technologies.
J’utilise l’IA pour détourer rapidement des sujets, améliorer la netteté d’une zone floue, enlever des marques sur un habit, par exemple. Ce sont des tâches qui n’ont pas de réelle valeur artistique ou créative. L’IA les accélère, me laissant plus de temps et d’énergie pour embellir et perfectionner manuellement les images. Ce qui, pour l’instant, est mieux fait par un humain… Si l’IA avance en ce sens, moi ça me va !
Par exemple, le matériel photo a évolué avec les technologies, dont l’IA (meilleure mise au point, détection de l’œil du sujet, etc.). De mon point de vue, chaque avancée technologique dans la photo a rendu plus facile mon travail et ma créativité.
De toute façon, je pense qu’il y aura un retour… On peut d’ailleurs voir l’évolution de la retouche photo : jusque dans les années 1980 à 1990, la retouche photo était encore rudimentaire. Au fil des années, avec l’avancée de photoshop (une application de retouches photo) notamment, la retouche devient de plus en plus poussée jusqu’à devenir irréelle. On se rappelle des publicités de mannequins squelettiques avec la peau plastique des années 2000 ! Aujourd’hui, on revient à une retouche plus naturelle et plus simple. Les mannequins ressemblent davantage à la vraie clientèle.
Là, on crée des images IA à gogo parce que ce n’est pas cher, c’est nouveau, et il faut l’avouer, c’est impressionnant ! Mais je pense que ça va se calmer, ça va devenir un outil comme un autre dans la trousse des créapreneurs, qui aura ses avantages et ses inconvénients, ses atouts et ses limites.
Les humains sont des êtres physiques, tant que le metaverse ne nous engloutit pas, on aura toujours besoin d’images réelles !
Fuji (une marque d’appareils photo) vient justement de sortir son premier boîtier capable de garantir la traçabilité et l’intégrité des photos… S’ils ont fait le pari de sortir ce produit, c’est certainement qu’ils estiment la valeur de la photo et de son réalisme !
4 conseils aux créapreneurs pour utiliser des moyens de communication en accord avec leur univers créatif :
- Identifiez et connaissez parfaitement votre ou vos cibles, puis entourez-vous et inspirez-vous de personnes qui réussissent à communiquer avec eux. Ça ne sert à rien de copier la communication d’Apple si votre cible est sur Linux.
- Moyen de communication moderne ou pas, cela ne change rien aux bases. Restez cohérent avec votre marque, votre clientèle et votre image. Par exemple, si vos clients sont sur TikTok, foncez !
- Ne vous laissez pas divertir.
- Votre mère n’est pas votre conseillère en communication, mais vous pouvez compter sur elle pour tout le reste. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il faut se détacher émotionnellement de ses conseillers, et demander tout le soutien qu’on peut de ses êtres chers.
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